LE COTIELLA EN PHOTOS

    Les français prononcent habituellement "cotiela", mais les espagnols à peu prés "cotielia", conformément à la prononciation de leur lettre ll.

  "Mais
[au port de Sahun] ce qui m'enchanta surtout ce fut l'apparition subite du géant décharné que j'avais si souvent contemplé de loin, ou dans mes rêves. [...] Quel singulier objet! [...] Brulé partout, il ressemblait à une montagne de cendres. La neige elle-même qui sillonnait ses vallons désolés augmentait sa tristesse [...]. Je n'ai jamais rien vu de plus lugubre et de plus nu : et cependant, l'ensemble de cette espéce de monstre était empreint d'une majesté bizarre".
                                                                                           Henry Russell
                                                     Souvenirs d'un montagnard
(Ed. Slatkine, 1979, p. 391) (note 1)
  
   Massif calcaire, le Cotiella est sur la ligne méridionale des sierras intérieures, à distance de la chaîne axiale des Pyrénées, mais il est différent de celles-ci. D'un peu partout dans le Haut Aragon on le voit de loin, haut, vaste, solitaire, tel un "monstre chauve".
   Dans sa partie haute, les falaises, les tours, les aiguilles, les arêtes apparaîssent plus déchiquetées que dans les autres massifs calcaires et d'immenses pierriers s'étalent à leur pied, faisant ressembler le Cotiella, vu de loin, à une citadelle en ruines. Les vires, les strates, les couronnes y sont plus accusées. On y trouve de grands plateaux désertiques troués de gouffres, des croupes caillouteuses, de hautes combes suspendues. La couleur dominante hésite entre l'ocre, le rose, et parfois le gris.
   D'où les mots de Henry Russell, et l'expression "ambiance africaine" souvent utilisée.
   Pourtant, dans la plupart des écrits, il est aussi question, et à juste titre, de "majesté bizarre", de "beauté sauvage", d'"étrangeté", de "charme mystérieux", d'"enchantement".
   D'ailleurs on y trouve aussi des gazons fleuris et, à la périphérie du massif, contrastant avec la pierraille aride, des forêts profondes, des prairies humides, et des lacs.

  Ces photos (au nombre de 55) sont réparties dans les pages suivantes :

   1. Le massif du Cotiella vu des montagnes environnantes ;
  
   2. La cabane de Lavasar et l'Ibon de Plan ;
 
   3. Le vallon de Lavasar (le Cotiella à skis de randonnée)
                 (nouveau : indications pour voir un diaporama) ;
  

    4.
Le col de Ribereta (ou col de La Pala del Puerto) ;

    5. La Era de las Brujas ;

   
6. Le versant sud ;

    7. Le cirque d'Armeña ;

    8. Le pic d'Espouy par la Grande Diagonale.

     
  
* Les légendes des photos comportent :
 
   . en noir, des indications sur ce qu'on y voit ;
  
   . en marron, des indications sur quelques-unes des courses qu'on peut réaliser dans le massif du Cotiella et qu'illusrent ces photos. Ce sont donc des TOPOS décrivant les COURSES suivantes :
     
- l'Ibon de Plan, à partir de la cabane de Lavasar, ou du village de Plan : page 2
     - le refuge d'Armeña, à partir de Barbaruens : page 7
     - le Cotiella, par . le vallon de Lavasar
et le col de Ribereta, à partir de la cabane de Lavasar,
                                         à skis de randonnée : pages 3 et 4
                             . le col du Cotiella, à partir du refuge d'Armeña : page 7
                             . la Era de Las Brujas, à partir du col de Santa Isabel : page 5
                             . le versant sud : page 6
     - la Punta Llerga, à partir du col de Santa Isabel : page 5
     - la Era de Las Brujas, par le ravin d'El Gradiello : page 5
     - le ravin des Gallines et l'Ibon de Plan, en circuit : page 2
     - la crête entre les Peñas de Las Once et del Mediodia, à partir du col de l'Ibon : page 7
     - la crête d'Armeña, à partir du refuge d'Armeña : page 7
     - le pic d'Espouy par la Grande Diagonale : page 8

  
A noter que :
    - on peut imaginer une combinaison en boucle d'itinéraires, par exemple celle-ci, faisant faire le tour du massif du Cotiella, grandiose (mais longue, justifiant le couchage dans le refuge d'Armeña ou la cabane de Lavasar), à partir de Barbaruens : refuge d'Armeña, sommet du Cotiella, descente dans le haut de la era de las Brujas, col de la Pala del Puerto, vallon et cabane de Lavasar, col de l'Ibon de Plan, retour au refuge d'Armeña .
    -
d'une façon générale ces courses nécessitent une grosse provision d'eau (trés rare l'été) et des chaussures capables de résister à la rocaille abrasive des grands pierriers.

  * La carte ci-dessus (carte n° 2 ; cliquer dessus pour l'agrandir) permet de situer les photos et les itinéraires des courses.

  * On trouvera des idées de courses et des cartes précisant les itinéraires dans une page reproduisant des extraits d'un carnet de courses réalisées par des membres du club des "Cadets de Toulouse" dans les années 1990.


 
 Accès au massif du Cotiella   
  
   La carte ci-dessous (carte n° 1) situe le massif du Cotiella au sud des Pyrénées centrales et indique les accès par la route ou la piste à cette montagne isolée :


 
Elle montre que le massif du Cotiella
(où les refuges ne sont pas gardés) peut être abordé par :
   
- la vallée du rio Cinqueta, au nord :
         . à partir du village de Saravillo 14 kms de piste forestière (dont les deux derniers peuvent être difficiles) mènent au petit plareau de la cabane de Lavasar (1920 m, 5 à 10 places, une table rabattable, cheminée, eau à 5 minutes au torrent sur le sentier de l'Ibon de Plan ; photo dans le livre de Miguel Angulo, tome IV, p. 165) ;
       . de cette piste, à environ 3 kms de Saravillo, juste aprés un thalweg, s'en détache, à droite, une autre, qui mène en 3 kms au refuge du col de Santa Isabel, entre Punta Llerga et Cotiella (1542 m, une dizaine de places, eau à un abreuvoir à côté ; photo dans le livre d'Angulo, p. 171) ;
       . à partir du village de Plan la piste du port de Sahun amène en 8 kms environ au col de Las Coronas, entre massif du Cotiella et sierra de Chia, à l'est.

    - la vallée de L'Esera, au sud-est :
       . à partir du village de Seira on accède par la route au petit village de Barbaruens, d'où quelques kms de piste permettent d'atteindre le départ du sentier normal du refuge d'Armeña (1880 m, 20 places sur 3 niveaux, cheminée, bas-flancs, terrasse ; photo dans le livre de Angulo, p. 169), ou bien le ravin de Bilsé (ou barranco Fondo), 1 km plus loin, où le GR 15 donne aussi accés à ce refuge ;
       . à partir de la route qui va de Seira à Campo on accède par une petite route au village de Viu, d'où une piste (assez difficile) permet de remonter la vallée du Yali, et une autre (trés difficile), d'atteindre le col dit de Collubert ;

    - le village de Laspuña, dans la vallée du rio Cinca, à l'ouest : à partir du village de Ceresa, à 3 kms de Laspuña, une piste permet d'accéder, par le col dit La Collada, à la haute vallée du barranco Garona et au versant sud du Cotiella.



    Cartes utiles:
  - Institut Cartographic de Catalunya et Rando éditions, 1:50000 : Aneto-Posets
   - Comarca de Sobrarbe, Comunidad Eiropea, Gobierno de Aragon, 1;50000, Sentiers Comarca de Sobrarbe, Vallée d'Aure, Vallée de Louron, Feuilles 3 et 4

   -
Alpina, GeoEstel,SA, CNIG, 1:25000 : COTIELLA-Peña Montañesa , E-25 (2007-2008)
   - Miguel Angulo (Sua, Bilbao, 2000), 1:25000 : BIELSA, Cotiella, Suelza, Peña Montañesa
   



  Le Cotiella vu par Google Earth
   Il y est saisissant : un grand désert enchassé dans une couronne de verdure. La visualisation du relief est comme toujours impressionnante.
    Pour un accés rapide à la région, aprés avoir ouvert,
conjointement à cette page, la page d'accueil de Google Earth, taper dans la fenêtre "Aller à" de celle-ci (en haut, à gauche), les coordonnées géographiques du Cotiella, soit : 42 30 00N,00 19 00E , ou, mieux, sélectionner celles-ci et faire un glisser-déposer.


  Un peu de géologie, ... en images commentées

   Ces images et leurs commentaires sont inspirés (avec des modifications ou des simplifications) des illustrations et du texte de :
   - un article de
M.B. Martinez-Peña et A.M. Casas-Sainz, de l'université de Saragosse (Faculté des Sciences, Département de Géologie), intitulé "Crateous-Tertiary inversion of the Cotiella Basin (southern Pyrenees, Spain)", paru en 2003 dans la revue International Journal of Earth Sciences, 92 ; p.99 à 113.
   - la thèse de doctorat de Anchel Belmonte Ribas intitulé
"Géomorphologie du massif du Cotiella (Pyrénées, province de Huesca)", université de Saragosse, département des Sciences de la Terre, 2014.

   1- Carte géologique du massif du Cotiella :

 
  
Le massif du Cotiella est une nappe de charriage (ou un chevauchement), du nord vers le sud (délimitée sur la carte par un trait brun épais), complexe, dans laquelle on distingue plusieurs unités chevauchantes :
   - au nord, les unités
Puig Alfar, Armeña-Entremon, Gulliver, Peña Madrid et Sierra de Chia,
   - au sud, les unités Peña Montañesa et Peña Solana.

   2- Mise en place de la nappe du Cotiella au cours de la surrection des Pyrénées, et coupe nord-sud actuelle (AA' sur la carte)

 
   Au début du Crétacé supérieur, avant la formation des Pyrénées, des sédiments marins calcaires s'accumulent dans des bassins, au sud de la région, ceux du Cotiella et de Montsec.
   Lors de la formation des Pyrénées, à la fin du Crétacé supérieur et au cours de l'ère tertiaire (Mésozoïque), liée à l'empilement de nappes de charriage (de Gavarnie, Millares, Bielsa, et Guarga, constituées en grande partie de terrains paléozoïques), empilement qui est le résultat de la collision de la plaque ibérique contre la plaque eurasiatique
(voir une page du site consacré au cirque de Barrosa), ces sédiments calcaires forment des nappes chevauchantes : celle du Cotiella subit d'abord un rétro-chevauchement, vers le nord (inversé donc), puis un chevauchement vers le sud, au-dessus des sédiments calcaires déposés entre temps à l'Eocène (surtout des marnes), tandis que celle de Montsec, dans sa partie nord (qui comporte une semelle de terrains triasiques jouant le rôle de "couche-savon"), migre vers le nord sous celle du Cotiella.
   Le résultat est la superposition de deux nappes, celle du Cotiella et une autre formant son soubassement (superposition anormale puisque faisant reposer des calcaires datant en majorité du début du Crétacé supérieur sur des calcaires plus récents, en majorité de la fin du Crétacé supérieur et du début de l'ère Tertiaire), séparées par le "plan de chevauchement de base de la nappe du Cotiella".
  

   A noter que :
    - ce plan se "voit" dans le paysage des versants nord et est du massif : il se situe en haut des falaises taillées dans le calcaire compact du Paléocène de la nappe inférieure (notamment celles du défilé de La Inclusa, entre Peña de Sin et Cotiella), au niveau de la cabane de Lavassar au nord et du refuge d'Armeña à l'est, qui est aussi le niveau des ibons de Plan (ou Basa de La Mora) et de l'Armeña. En gros à la limite supérieure de la forêt. Ce plan se voit aussi au sud, à la base des falaises de la Peña Montañesa taillées, elles, dans le Paléocène de la nappe supérieure, celle du Cotiella ; au-dessus du plan les calcaires plus friables du Crétacé supérieur expliquent l'aspect "délabré", "ruiné" de la nappe du Cotiella ;

   - la présence de ces deux lacs, qui tendent à s'assécher pendant l'été mais sont inattendus dans un massif calcaire, s'expliquent peut-être par celle, à ce niveau, de terrains triasiques, à la base de la nappe du Cotiella, comportant des argiles imperméables (ça paraît vraisemblable au moins pour l'Ibon de Plan). D'ailleurs cela peut expliquer aussi l'existence de la Fuente de Riances proche du refuge d'Armeña.


  D'autres séries de photos du Cotiella peuvent être vues dans (entre autres) :

   * les sites internet suivants :

      
. de Philippe Queinnec ( http://philrando.free.fr ): dans une page consacrée au Cotiella et au Turbon on trouve des liens donnant accès à 6 séries de splendides (sur les plans esthétique et technique) photos, illustrant des topos de courses : Crête d'Armeña, Cotiella par le refuge d'Armeña, Cotiella depuis le col de Santa Isabel, Cotiella en circuit depuis la cabane de Lavassar, Pico d'Espouy par la Diagonale et Peña de Las Once

       . de Pierre Lacour ( http://lacour.pierre.free.fr ) : une page permet d'accéder à 12 photos ;
   
       . du CAF de Bagnères-de-Bigorre ( http://www.caf-bagneres-bigorre.com ) : 21 photos y illustrent une randonnée dans le vallon de Lavasar en septembre 2007 ;

         . de Michel Bessone (http://www.michelbessone.fr) : voir une page où figurent 4 séries (entre autres) de très belles photos, 2 prises lors de randonnées à la Punta Llerga, 2 autres prises lors de randonnées au Cotiella ;

         . de Lartisan (blog : http://lartisan.eklablog.com) : où figurent 9 belles photos en grand format illustrant le Tour et l'ascension du Cotiella (voir dans la section Pyrénées) à partir de Lavassar, le 18 septembre 2012 (successivement vue sur : Mont-Perdu, Ibon de Plan, Posets, vallée perdue et Ibon de Plan, col de l'Ibon et pico Llosa, arête sud, pic d'Espouy, Movisons, aiguille de Lavassar).

   * le livre de Miguel Angulo, Pyrénées, 1000 ascensions, tome IV, De Bielsa au Val d'Aran, où les topos, de la page 162 à la page 177, sont illustrés d'une belle série de 20 photos.

   * des revues :
         *
un article de René Dreuil, Cotiella, montagne de la soif, dans le n° 122 (juin 2008) de la revue pyrénéenne, où il rend compte d'un circuit au départ de la cabane de Lavasar passant par l'Ibon de Plan, le col de l'Ibon, le refuge de l'Armeña, le sommet et le col de Ribereta, article qu'il illustre de 8 belles photos ;

         * un dossier consacré au "Cotiella, la montagne insolite", dans le n° 74 (janvier, février, mars 2015) de la revue Respyr (textes de L. Lafforgue, C. Renailler, B. Serraz, J.-F. Roubinet, A. Masurel, P. Carrière, et photos de L. Lafforgue) contenant les topos de 6 itinéraires de ski et alpinisme.      


   
  L'auteur de cette page (à partir du début de l'année 2008), des légendes des photos, et des topos (Pierre Carrière : photo 3.5) a parcouru au cours de ces trois dernières décennies tous les itinéraires décrits, sauf la crête d'Armeña et la Grande Diagonale (gravie cependant par des membres de son club de montagne, "Les Cadets de Toulouse"). Il espère que sa mémoire ne l'a pas trahi. Les photos sont de lui, de Michel Chaplet (notamment celles de la Grande Diagonale) et d'Alain Pozo.




  NOTES :  
   1. La meilleure façon de se faire une idée du Cotiella, quand on ne le connaît pas, est de lire le chapitre que Henry Russell lui consacre dans ce livre, "Souvenirs d'un montagnard". Or cela est facile puisque l'édition originale (1878) est reproduite dans le site Gallica 2 de la Bibliothèque Nationale de France. Le chapitre intitulé "Cotieilla (3010 mètres)" se situe entre les pages 158 et 181. Cliquer ici pour l'ouvrir à la première de ces pages.
   Russell y raconte une première ascension du Cotiella en juin 1865 depuis le col de Las Coronas (ou de La Cruz ; à l'est du massif du Cotiella : c'est l'isthme par lequel le massif se raccorde à la sierra de Chia et au massif des Posets), par le cirque d'Armeña, et une deuxième en juillet 1870 (avec Alphonse Lequeutre, et les cousins Henri et Célestin Passet, de Gavarnie, alors âgés de25 ans) par Saravillo, la Era de Las Brujas et le col de Santa Isabel, avec bivouac au sommet et le lendemain descente dans le cirque d'Armeña et les forêts du col de Las Coronas, où la nuit du 11 au 12 juillet sera fortement perturbée par une attaque de brigands (épisode dramatique raconté entre les pages 173 et 181, à lire absolument ; gravure ci-dessous).

   A propos de cette affaire :
il existe, 500 ou 600 mètres à l'est du col de Las Coronas (image ci-dessous : photos et carte) une clairière dans laquelle a été construite en 1961 une cabane (cabane del Puzo). A côté de celle-ci on trouve les ruines d'une ancienne cabane dont il y a tout lieu de penser qu'il s'agit de la cabane où se produisit cette attaque, étant donnée la topographie des lieux, conforme aux indications de Russell dans son récit, dont celles-ci : "une cabane abandonnée, sur une clairière en pleine forêt" ; aprés le coup de fusil : "je traversai toute la clairière dans sa longueur, comme une flèche ou une bombe, avec la lune en son plein sur mon dos, entendant recharger le fusil derrière moi [...] ; je me précipitai, à l'ouest, sous les sapins qui descendent vers Gistain" ; plus loin : "Lequeutre évacuant la cabane, tous ces sauvages s'armèrent de pierres énormes, et en brisèrent le toit sous un déluge de projectiles, pour être bien sûr que si j'étais caché dessous, je n'en sortirais pas vivant".

 
  
Montage d'images montrant la clairière où a eu lieu "l'attaque des brigands" dont H. Russell et ses amis ont failli être victimes :
   -
à gauche : photo du col de Las Coronas, en bas à gauche, et de la clairière ; au deuxième plan, le port de Sahun ; au fond, le pic de Box, dans le massif des Posets ;
   -
à droite et en haut : carte de la région du col de Las Coronas et de la clairière;
   -
à droite et en bas : les ruines de la cabane où a eu lieu l'attaque, avec, à gauche, la cabane récente.


    
 <  Gravure de Josiah Whymper (le père d'Edward, vainqueur du Cervin), réalisée à la demande du rédacteur de l'Alpine Journal pour illustrer le récit écrit par Russell sur cette agression.
    Plus précisément elle illustre le passage suivant :
"Hélas ! le pauvre Lequeutre, bien que vivant encore, n'avait pas eu autant de chance que nous. Saisi sur la clairière, après le coup de fusil, on l'avait terrassé, couché encore en joue, et lui plantant deux grandes lames de poignard sur le coeur, on lui avait volé sa bourse, sa montre, ses bagues, enfin toutes ses valeurs. Une fois bien dépouillé, et conservant le plus imperturbable sang-froid, il demanda qu'on lui rendit différentes choses, et il obtint une chemise de flanelle, ainsi que du tabac pour faire une cigarette, qu'il alluma ! Bien plus, vaincu par le sommeil, il retourna dans la cabane et s'endormit ! On ne voulait que son argent".

  (gravure reproduite dans l'ouvrage "Jean et Pierre Ravier, 60 ans de pyrénéisme", édité par les éditions du Pin à crochets en 2006, à la page 131, et commentée par Pierre Ravier dans son livre "Apostilles"(à cet ouvrage), des mêmes éditions en 2012, à la page 55)

  
 (VOIR AUSSI, au sujet de cette agression,
    - un article de Gérard Caubet, dans une page du
site RandonneesPyrénées by La Balaguère° ;
    - dans un livre édité en 2003 par André Galicia, "Explorations en Haut Aragon, Récits de voyage de Lucien Briet", à la page 161, l'extrait d'un texte de celui-ci, intitulé "L'affaire du Cotiella", paru dans le Bulletin pyrénéen, n° 161, juillet-août-septembre 1922 ; ce texte est le compte-rendu d'un examen que sa curiosité et son souci de la vérité l'a amené à faire, en 1911, à Boltaña, des pièces de l'enquête et du procès des "brigands" qui ont eu lieu à la suite de cette affaire ; il y apporte quelques précisions, indique quel a été le verdict (sévère), et insiste (fort de son expérience) sur le caractère exceptionnel d'une telle agression sur le versant espagnol des Pyrénées.

 

      



                                                  
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